Les années 60 : Une situation inacceptable
A cette époque, les éleveurs étaient très mécontents de la façon dont s’effectuait la fixation de prix d’un marché totalement non régulé. Il n’y avait pas de prix public pour le bétail puisque la plupart des affaires se faisaient en privé entre des producteurs individuels et des acheteurs professionnels.
Parfois même, une seconde livraison était réclamée avant le premier paiement !
Le résultat de cette situation confuse était un niveau de prix très bas et aléatoire et une contraction de l’offre en dessous du niveau véritable de la demande.
Le voyage en Irlande : La recherche d’une solution
Pour répondre aux problèmes posés, des éleveurs, des acheteurs et des maires de petites villes, cherchèrent ensemble des solutions :
- les éleveurs voulaient un système de fixation de prix juste,
- les acheteurs voulaient écarter les concurrents aux pratiques déloyales,
- les municipalités voulaient redonner la vitalité à leurs anciennes places de marché.
Ils pensaient que tous les opérateurs de marchés devaient suivre la même règle du jeu.
La création : Un nouveau système de marché
Le Maire de Guerlesquin, Jacques TILLY, soutenu par la Chambre de Commerce de Morlaix, fut le premier à lancer le nouveau système, c’est à dire :
- Construire les bâtiments et les parcs à bestiaux,
- Créer une nouvelle société qui prit le nom de SICAMOB,
- Faire venir les éleveurs et les acheteurs,
- Lancer des enchères en vendant le bétail des éleveurs,
- Payer comptant par chèque.
Tout ceci fut réalisé dans le plein respect de l’indépendance des éleveurs et des acheteurs et aussi en cherchant la productivité et l’efficacité maximale par des transactions rapides, fiables et peu onéreuses.
Les éleveurs et acheteurs n’étaient pas habitués à la pratique des enchères, mais ils adoptèrent très aisément le système puisqu’ils en voyaient l’intérêt.
- Rassembler l’offre et la demande
- Vendre au plus offrant
- Garantir les paiements (et même payer comptant)
Le résultat : Une révolution dans la filière bovine
Dès la création, le succès était au rendez-vous. L’un après l’autre des marchés aux bovins étaient créés à Guerlesquin, Landivisiau, Châteauneuf du Faou etc…, jusqu’à 10 villes de Bretagne.
Immédiatement, les prix montèrent de 20 à 30 %, et le même prix de cadran, établi publiquement dans des conditions de transparence, est depuis devenu une référence professionnelle. On a constaté rapidement une « moralisation » du marché: personne ne pouvait faire de paiement très tardif puisque le cadran fixait une règle.
Le même type d’opérations débuta en parallèle pour le porc et devint par la suite le Marché du Porc Breton
Les observateurs indépendants sont d’accord pour dire que le système d’achat en légume, bétail et porc a largement contribué à promouvoir la Bretagne à sa position de leader parmi les régions agricoles et agro-alimentaires.
Note de l’éditeur : la Sicamob s’est éteinte en 2004, mais les Marchés de Guerlesquin, Bourg-Blanc, Landivisiau continuent leurs activités sous l’enseigne du MOL ( Marché Organisé de Lamballe) , tandis que le Marché de Ploermel continue avec le groupe Coral.
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